Expectorations de Chloé

Publié le par transversal

Suite à ma recherche  sur le chuchotement des pensées que j’ai réalisé cet été pour mon installation « Los volatubilis » à « Site en lignes »( symposium d’intégration en milieu naturel), j’ai senti le besoin d’approfondir l’expression de la pensée .

Pour « Los volatubilis », une bande son s’enclenchait quand le curieux venait actionner les mobiles suspendus dans la forêt, à l’aide d’un détecteur de mouvement.

La dimension sonore nous invitait à rentrer dans un monde intérieur où l’accumulation de chuchotements de pensées, de cris d’oiseaux et de bourdonnements d’insectes résonnait dans l’image mouvante des ces « corps-nœuds » ailés, à l’allure archaïque , agressifs par leurs structure métallique et délicats et fragiles par la tulle transparente des ailes, accrocheuse de lumière.

 


 

 

 

 

 

 

Mon envie d’essayer de traduire la pensée m’amène aujourd’hui à l’exprimer à travers un travail plastique. Qui s’intègre sur le mur blanc .

Des mots en fil de fer.

Le fil ,ici, est comme un trait graphique qui se déploie dans l’espace, comme si le mot sortait de son support pour exister a travers sa consistance dans la 3° dimension. Le mots se matérialise.

Voulant parler de cette pensée, je l’exprime par des phrases quasi illisibles , car la pensée est trop intime que pour l’exposer au grand jour, trop intime pour être partagée.

C’est une « veine » quête que d’essayer de rentrer dans l’esprit de l’Autre.

La pensée existe au moment de sa création, traversant l’espace temps. Je ne laisse ici qu’une trace d’une réflexion parmi tant d’autres, d’une pensée qui ne peut se partager.

Le mots étant souvent insuffisants face a la complexité des nos pensées, toujours instables, fuyant dans tous les sens, qui se mélangent, qui se contredisent.

Les mots étant souvent insuffisants pour exprimer l’état des âmes, le tourbillon de pensées.

L’informulable. Ce grouillement profond qui nous rattrape toujours à un moment de perdition ou de questionnement.

Ce mot qui cadre, qui fixe, catégorise. Il se trompe souvent, il peut être fourbe.

L’illisibilité des ces pensées parle de ces mots tus, ceux qui restent à l’état de nœuds dans la gorge, ceux qui ne trouvent pas le chemin de l’expectoration.

Ici , elles sont blanches, comme effacées, leurs ombres étant plus denses, plus réelles.

Une pression paralysante se fait ressentir dans le plexus.

 


 

     


  Des mots inscrits à même le mur, lâchés instinctivement , sans réfléchir pour ne pas être influencés par la raison qui cadre, qui formate.

Au crayon noir, ne laissant qu’une trace grise, fragile, effaçable facilement. Rayé par un trait noir de métal. Lui seul ayant droit a son existence dans l’espace.

 

 

                                                                                           Chloé Coomans


Création transdisciplinaire - Ecole des arts de Braine-l'Alleud - François Huon -Création transdisciplinaire 

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